Des centaines de manifestants se sont réunis devant le tribunal de Brunswick pour réclamer justice pour Ahmaud Arbery. © DUSTIN CHAMBERS / REUTERS
Texte par : FRANCE 24
Publié le : 11/05/2020 – 11:19 Modifié le : 11/05/2020 – 11:19
Le ministre de la Justice de l’État de Géorgie a demandé, dimanche, une enquête fédérale sur le meurtre d’un jeune Noir survenu en février, et la manière dont a été traitée l’affaire.
Soixante-quatorze jours se sont écoulés entre le meurtre d’Ahmaud Arbery, un jeune Noir, et les arrestations de ses deux meurtriers. Un délai qui a poussé le ministre de la Justice de Géorgie à demander, dimanche 10 mai, une enquête fédérale sur la manière dont a été traitée l’enquête dans cet État du sud des États-Unis.
Le 23 février dernier, Ahmaud Arbery, 25 ans, a été abattu, alors qu’il faisait un jogging dans un quartier résidentiel de Brunswick, une ville de Géorgie. La police de l’État a annoncé, jeudi, que deux hommes blancs, soupçonnés de l’avoir abattu, alors qu’il n’était pas armé, avaient été arrêtés et inculpés de meurtre.
La mort de ce joggeur noir a créé une vive émotion aux États-Unis. Le délai de 74 jours qui s’est écoulé entre le meurtre et les arrestations suscite notamment des interrogations.
« La famille, la communauté et l’État de Géorgie méritent des réponses »
« J’ai officiellement demandé au département de la Justice de mener une enquête sur le traitement de cette affaire », a tweeté le ministre géorgien de la Justice, Chris Carr, liant son tweet au communiqué officiel adressé au département de la Justice à Washington.
Dans son communiqué, le ministre assure que ses services « sont engagés en faveur d’un examen complet et transparent de la manière dont l’affaire Ahmaud Arbery a été traitée depuis le début ». « La famille, la communauté et l’État de Géorgie méritent des réponses », déclare-t-il.
C’est la diffusion, mardi, d’une vidéo du crime, devenue virale, qui a relancé l’enquête.
Des images « très dérangeantes », dit Trump
Sur l’enregistrement, on aperçoit Ahmaud Arbery courir dans un quartier résidentiel de Brunswick. Alors qu’il contourne un pick-up blanc sur lequel un homme se tient, il est stoppé par un deuxième homme qui l’agrippe. Puis, trois coups de feu retentissent.
La police a arrêté les deux hommes, Travis McMichael, 34 ans, et son père Gregory McMichael, 64 ans, qui vivent tous les deux à Brunswick.
Selon le rapport de police de février, Gregory McMichael a déclaré aux policiers qu’il pensait qu’Arbery était un suspect dans une série de cambriolages dans la région.
Une onde de choc
La séquence a provoqué une véritable onde de choc et la mobilisation de plusieurs personnalités, dont la star du basket LeBron James et l’actrice Zoë Kravitz.
Ces images sont « très dérangeantes », a jugé le président Donald Trump lors d’une interview, vendred,i sur la chaîne Fox. « C’est une situation très troublante ».
Des centaines de manifestants, visage couvert de masques pour se protéger du Covid-19, se sont réunis devant le tribunal de Brunswick pour réclamer justice.
Dimanche, la police de Géorgie a par ailleurs arrêté un homme pour avoir lancé sur Facebook des menaces contre d’éventuels futurs manifestants.
Rashawn Smith, 20 ans, a été arrêté et « accusé de diffusion d’informations relatives à des actes terroristes », a annoncé la police dans un communiqué publié sur son site web.
Samedi, la police avait été alertée « d’un post sur Facebook qui contenait une menace envers de futures manifestations concernant Ahmaud Arbery », précise le communiqué.
Avec AFP